Starfix est à l’origine un magazine de cinéma créé au début des années 80. La revue était vouée au cinéma de genre, dont les films de science-fiction et d’horreur, mais également les films d’auteur et les oeuvres à petit budget. La promesse de la revue était écrite dans son sous-titre : le magazine cinéma-vidéo de l'aventure, du fantastique et de la science-fiction.
La revue naît sous l’impulsion des fondateurs de la société d'édition Scherzo Vidéo et de Christophe Gans afin de promouvoir leurs propres titres vidéo. Afin d'étoffer son équipe rédactionnelle, Gans fit alors appel à d'autres plumes, dont Doug Headline, ancien de Métal Hurlant, mais aussi Nicolas Boukhrief, Frédéric-Albert Lévy (FAL) et François Cognard.
Le 20 janvier 1983, paraîtra le tout premier numéro de Starfix avec une première de couverture dédiée au film Dark Crystal, et dans ses pages intérieurs, la Pin-Up de William Stout, du cinéma de genre, de la télé, de la BD, du vidéo clip. Starfix devient, instantanément, le premier magazine de la Pop Culuture. Par la suite de nombreux collaborateurs viendront étoffer l’équipe comme les journalistes Hélène Merrick, Christophe Lemaire, Matthias Sanderson (Gwennolé Laurent), Bernard Lehoux, Guilaine Chenu (Envoyé Spécial), Nancy de Méritiens…
Starfix a rencontré dans les années 80, un succès phénoménal grâce à son adéquation avec la jeunesse et les cinéphiles de son époque. Aujourd’hui, Starfix demeure une revue « culte » pour toute une génération qui aura inspiré un grand nombre de lecteurs, et engendré une nouvelle génération de cinéastes parmi lesquels Albert Dupontel, Mathieu Kassovitz, Gaspard Noé ou encore Jan Kounen. Car Starfix représentait un certain esprit, un certain regard sur le cinéma de genre et les films populaires. C’était le média qui défendait l'émergence d'une nouvelle cinématographie française, en rupture avec les générations précédentes, influencée par le cinéma américain et asiatique, tournant le dos aux conventions de la Nouvelle Vague, développant un langage purement visuel, utilisant les dernières innovations en matière d'effets spéciaux, et s'inspirant d'autres médias comme la publicité, le clip vidéo, la BD, le jeu vidéo… De jeunes cinéastes comme Dario Argento, John Carpenter, Joe Dante, David Cronenberg, William friedkin, Michael Mann, Peter Weir, Paul Verhoeven, John Badham ou John Boorman témoignent eux-mêmes encore, de s'être vus élevés dans les pages du magazine, au statut d’auteurs au même titre que les grands réalisateurs de la Nouvelle Vague . Après 90 numéros et plusieurs Hors-Séries, Starfix cesse sa parution en décembre 1990, et comme les journalistes des Cahiers du Cinéma qui l’avaient fait avant eux, certains rédacteurs franchirent le pas en devenant réalisateurs, scénaristes ou producteurs
Aujourd’hui, alors que l’édition et la presse magazine traversent une période difficile, l’équipe de Starfix entend bien continuer à faire vivre la marque et à célébrer le cinéma de genre comme il se doit. Plusieurs projets sont déjà en cours : tout d’abord, la création d’un musée entièrement dédié à la pop culture et au cinéma, véritable lieu de mémoire et de passion. Et ce n’est pas tout : d’autres lieux et surprises sont en cours de préparation, avec pour ambition de faire revivre pleinement l’esprit unique de Starfix.
Les prochaines années marqueront le grand retour de la Starforce — plus déterminée que jamais à faire rayonner le cinéma de genre.
Il y a un canard qui m'a beaucoup marqué fin des années 80, c'était Starfix. Et j'ai appris beaucoup plus tard qu'il était tenu par Gans et Boukhrief qui sont devenus des cinéastes émérites par la suite. Et Starfix je l'attendais mensuellement, comme une religion, c'était mes Cahiers du Cinéma à moi. Heureusement qu'ils étaient là car on peut vraiment passer à côté d'un film. J'aimais ces canards-là car ils reflètent mes goûts et puis c'était une autre génération. Les Cahiers du Cinéma aujourd'hui ça ne m'évoque plus rien, c'est froid, cérébral et didactique. Et je ne sais pas s'il y a des équivalents aujourd'hui parce que Studio ou Première sont plus des canards de publicité de cinéma...Albert Dupontel (acteur / réalisateur)Propos recueillis par Ségolène Alunni pour le site crabedesarts.com - 7 octobre 2013